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mercredi 6 mars 2024

LE CAMELOT UNE ETOFFE ENTRE LE LUXE ET LA CAMELOTE

                                                                                                                                                                                                

LE CAMELOT, UNE VARIATION TEXTILE

Le héros de ce post est le camelot, un tissu dont l’apparence fut au cours des siècles aussi changeante que la météo des plages normandes. C’est peut-être ce qui m’a intrigué et incité à chercher dans cet enchevêtrement de fibres la véritable identité du camelot.


TEL JANUS 

Dès le Moyen-Age, il y eut simultanément deux catégories de camelot si l’on oublie les imitations en laine de mouton mêlée parfois de fils de coton qui jalonnèrent cette production. Ce sont les différentes contrées d’implantation des ateliers qui influencèrent l’approvisionnement en matières premières : poils de chameau et soie en Asie Orientale, sous toison des chameaux de Bactriane et poils de chèvres angora en Asie Mineure.  


SEULE UNE DEFINITION TRES GENERALE S’AVERE POSSIBLE

Le camelot est un lainage plus ou moins fin  destiné à l’habillement et la décoration.  


ETYMOLOGIQUEMENT DES HYPTOHESES, PAS DE CERTITUDES  

Camelot serait entré dans la langue française par l’intermédiaire du néerlandais « kamelaar » qui signifie poil de chameau. Cette étymologie parait justifiée puisque, durant une longue période, cette étoffe fut tissée avec différentes sortes de duvet de belle qualité, notamment de sous poil des chameaux de Bactriane.                                                                                          Camelot serait une déformation du mot arabe “khamlat“ ou “hamlat“ qui signifie peluche de laine, référence à la surface duveteuse, poilue, douce et laineuse de ce tissu. J’ai consulté bon nombre d’ouvrages qui donnent comme origine de camelot seil el kemel, nom de la chèvre d’Angora.

 “Quant au poil de chèvre, peu ou point d'estat n'en est fait de par deçà, estant le propre du Levant et de la Barbarie, que d'en faire des camelots”, Olivier de Serres In le Littré.                                                   

DE  CAMELOT A CAMELOTE                                        L'évolution du mot n’est pas pour me déplaire, bien au contraire. Entre le XIIIe siècle et le XIXe siècle, le terme camelot désigna successivement plusieurs qualités d’étoffes passant d’une étoffe de qualité supérieure voire de luxe à un tissu ordinaire sinon médiocre. L'association  tissu/marchand ambulant est indéniablement liée à l'activité commerciale particulière des colporteurs   qui vendaient, entre autres articles, des étoffes laine prétendument appelées camelot :  généralement de pâles copies de médiocre qualité, ce qui donna lieu à la création du mot camelote. Dans sa version ordinaire, le camelot était une étoffe qui se froissait irrémédiablement. Cet inconvénient fut prétexte à ce proverbe  « Il est comme le camelot, il a pris son pli, c'est-à-dire il est incorrigible »   

 Le saviez vous ? Pourquoi le féminin de camelot, marchand ambulant est une camelote ? Parce que  le sens de camelote serait différent ! Le mot est, en conséquence, considéré comme épicène (mot dont la forme ne varie pas en fonction du  genre) «Une femme-camelot, quoi ! à notre manière, pour magasins sédentaires et patentés» A. Arnoux, Paris-sur-Seine,1939, 

XIIIe SIECLE « LA PUISSANCE ET LA GLOIRE »  DES CAMELOTS DE FAMAGOUSTE                                      Pour vivre heureux vivons cachés ! C’est peut être ce que les tisserands chypriotes qui, sous le règne des Lusignan, auraient pû se dire. Au XIIIe siècle, ce royaume multiculturel idéalement situé d’un point de vue commercial, économique et politique en Méditerranée orientale, fut un centre textile très actif. Les croisades eurent  entre autre  effet celui  bénéfique sur le  développement des échanges culturels et commerciaux entre l’Orient et l’Occident. Des ateliers de Famagouste sortaient des  étoffes précieuses et rares qui séduisirent nombre d’amateurs éclairés occidentaux et orientaux. Les camelots  sont les étoffes les plus célèbres des tisserands de l’île. Les livres de commerce du XIVe siècle témoignent du succès des camelots qui, teints de différentes couleurs, étaient exportés vers l’Italie, la France, l’Égypte, les territoires situés au  nord de la mer Noire et de la mer Caspienne jusqu’en Asie centrale, en passant par l’Asie Mineure et, bien sûr, Constantinople qui n’était plus Byzance et pas encore Istambul. Prisés par la noblesse d’Orient et d’Occident en raison de sa texture luxueuse, sa délicate douceur, de sa chaleur bienveillante, cette étoffe fut utilisée aussi bien pour l’habillement que pour la décoration  dans les châteaux et les grandes demeures.


Le saviez vous ? Au fil du temps, avec l'évolution des modes de vie, des tendances de la mode et des préférences esthétiques, la distinction entre les tissus d'habillement et de décoration s'est affinée. Aujourd'hui, il existe un large éventail de textiles spécifiques à chaque domaine, répondant aux besoins particuliers de l'habillement et de la décoration d'intérieur.

PARTAGE DE SAVOIR FAIRE OU ESPIONNAGE ?           Au Moyen Age, les occidentaux exportaient vers l’Orient des toiles de coton, de lin et de chanvre mais importaient des  soieries, des velours ou des camelots et des toiles imprimées. Percer le secret du savoir-faire des artisans locaux devint une obsession pour bon nombre de manufacturiers occidentaux. 

UNE CONCURRENCE IMPITOYABLE                             Le  déclin des ateliers chypriotes et orientaux se fit sentir au début du XVe siècle, lorsque les artisans génois, vénitiens ou lyonnais qui, après avoir importé ces merveilleux tissus, purent  réaliser eux-mêmes les broderies au fil d’or, le tissage de la soie, les teintures solides et l’impression. Naïfs, les artisans byzantins, chypriotes, ou indiens le furent certainement. 

DU CAMELOT, ETOFFE ROYALE AU CAMELOT/CAMELOTE 

Au XIIIe siècle : 

le camelot fut introduit dans le royaume de France au titre des produits rares et précieux importés d’Orient. A Paris, la vente de « camelot dit de Tripe » est destiné aux classes sociales aisées. Ce succès entraîna des imitations de moindre prix comme ce camelot de « Rains », étoffe ordinaire proche d’une simple serge bien que le nom subsiste, de quoi tromper le client.  

Au XIVe siècle :

Le camelot était encore un luxe que seuls les rois et les grands seigneurs pouvaient acquérir

.  

Le saviez vous ? Un édit de Charles V interdisait aux femmes de basse condition de porter des vêtements fait de drap d'or, de soie ou de camelot. Loi incongrue s’il en fut car laquelle de ces femmes aurait été en mesure de s’offrir ce luxe ? 


Au XVe siècle :

le camelot se popularise en s’éloignant du luxe ostentatoire ; il se présente comme   une étoffe confortable de laine de mouton, similaire à un satin de laine tissé dans de nombreuses régions.

En Angleterre, on distinguait le camelot et le camlet : le premier était une étoffe ordinaire, un lainage grossier proche de la futaine, destiné à la fabrication de vêtements de travail, alors que le second était une étoffe plus fine, de belle qualité généralement lustrée par calandrage et teinte en rouge.

Au XVIe siècle :

en France, le camelot était un tissu d’ameublement princier, voir royal de doublures aux courtepointes, rideaux, tentures, garniture de lit.

 "Deux escabeaux garnys de camelot de soye blanche de franges et crespine d'or" Inventaire après décès de Catherine de Médicis.

Au XVIIe siècle :

Venise, Florence, Milan exportèrent vers la France des soieries teintes en rouge, cramoisie ou violet figurants sur les registres en tant que  camelot. Ce nom était faussement attribué à des taffetas, des tabis et autres étoffes précieuses, déguisées sous un nom d'emprunt afin de faciliter leur introduction frauduleuse en France et éviter les taxes douanières.

 Au XVIIIe siècle :

 le camelot redevint une étoffe précieuse de laine, de soie et parfois de fil d'or ou de cachemire. On le retrouve dans les inventaires des personnes de "qualité".

"Dans la salle à manger, nous avons trouvé quinze chaises garnies en camelot, une table..." 1792 Inventaire des meubles du château de Chavanicac.

Au XIXe siècle :

le camelot n'est plus importé, mais il est enfin fabriqué en France dans la région lilloise où il devient, cette fois, une toile de laine qui s’exporta avec succès. C’était une toile de laine commercialisée sous des noms aussi inattendus que nonpareille, polo mille, quintette. A Amiens, il était à carreaux ou ondé et se nommait "bangmers". Ce tissu fut aussi diffusé sous le nom de camelotin du fait de sa très faible épaisseur et de la médiocrité de sa qualité.

Le camelot faisait partie des étoffes à la mode, si bien que les écrivains s’en servirent pour illustrer leurs propos avec, en arrière pensée, une référence de bon goût.  

« Son manteau de camelot bleu était une antiquité locale au même titre que le clocher de l’église". Robert Louis Stevenson, Le Voleur de cadavres, 1884

Le camelot figure en bonne place dans le vestiaire de Marguerite Gauthier, héroïne de « La dame aux camélias" publié en 1848. Alexandre Dumas fils décrit en détail sa tenue "Elle avait dans toute sa personne quelque chose de doux et de pénétrant qui me charmait. Sa robe, de camelot blanc, flottait autour d'elle comme une nue et, dessous, on devinait un jupon de soie »

Avec l'avènement de la révolution industrielle, de nouveaux procédés de fabrication furent introduits, permettant la production à grande échelle de textiles, y compris du camelot. Cela a conduit à une plus grande accessibilité du tissu destiné à la fabrication de vêtements d’usage courant. L’idéal eut été de donner un autre nom à ces nouveautés, où n’entraient ni fils d'or, ni fils de cachemire ou de soie mais, dans le meilleur des cas, de la laine de mouton, parfois de qualité très médiocre, mêlée à des fils de coton.

L’image du glorieux camelot est à jamais ternie par des succédanés qui donnèrent naissance à une expression passée dans le langage populaire : vendre de la camelote.

Au  XXe siècle,:

le "camelot" est rarement associé à un type spécifique de tissu. Il s’est banalisé, fondu dans les multiples lainages courant

AU XXIe siècle:

Il disparait des collections haute couture et, que dire des articles de prêt à porter sinon que la liste de noms de tissus se raréfie saison après saison. 


PLAYDOYER POUR LA MEMOIRE DES TISSUS

Et si le camelot est entré dans la légende, c’est aussi et surtout pour sa versatilité. Il a plié sans rompre afin de s’adapter à toutes les modes. Des traces de son prestige d’antan ne subsistent que les listes des inventaires royaux, quelques lignes dans la littérature, mais peu de preuves tangibles ! Les étoffes continuerons d’exister à travers les écrits, les descriptions, les rééditions mais aussi grâce aux passionnés, dont je suis qui sont leur passeurs de mémoire.





                                     

jeudi 1 février 2024

LE DESIGN BIOPHILIQUE VOUS CONNAISSEZ

   


Ce post part à la découverte  d'un concept de décoration qui mérite que l’on s’y intéresse. Le design biophilique est un « outil » qui permet d’établir une connexion entre les intérieurs urbains et la nature pour le plus grand bien des  habitants. C’est une réponse au besoin inné qu’ont les humains de se relier par quel que moyen que ce soit avec la nature.

Jadis, l’un et l’autre vivaient plus ou moins en bonne intelligence mais, au fur et à mesure des progrès techniques, l’homme s’est éloigné de la nature, migrant vers des surfaces bétonnées. Siècle après siècle, ces liens se sont distendus jusqu’au jour où… et nous voilà en 2024 


BIOPHILIE ? du grec bio (vie) et philie (aimer)… Littéralement qui aime la vie et, en conséquence, la nature ! Voilà qui est dit. 


UNE EVIDENCE

Un constat  clairement identifié : l’être humain recherche inéluctablement ce qui le lie à la nature : le bruit d’une cascade, le chant d’un oiseau, un coucher de soleil sur la mer, une prairie verdoyante, la lumière diffuse de l’aube, une cime enneigée, l’odeur de l’herbe mouillée. 


NATURELLEMENT VOTRE

La nature est un élément clé de la vie, même si dans son  quotidien  "l’homme » moderne s’en est parfois trop éloigné  Telle est l’origine du concept de la « biophilie » imaginé dans les années 60 par le psychanalyste Fromm, puis développé par le biologiste Wilson deux décennies plus tard, qui note « un penchant naturel, instinctif, qui nous pousse à rechercher un contact authentique ou dérivé avec le vivant ». 


LA DUALITÉ DE LA PERCEPTION  

La décoration biophilique se traduit, soit par un contact direct avec la nature : plantes vertes, larges baies vitrées sources de lumière naturelle, utilisation du bois ou, par un contact indirect avec les panoramiques représentant la nature en format géant, les motifs végétaux des papiers peints, des matières premières naturelles pour  les revêtements de sol. Les deux réunis rendent la formule plus performante.

 


CHANGEMENT DE CAP

Après les périodes successives de confinement causées par le virus du covid, les habitudes vestimentaires, culinaires, sont chamboulées, les rythmes de vie décalés, le rapport des êtres humains avec leur habitat transformé… La décoration ou plutôt la « redécoration » est alors mise sur le tapis et non plus souas le tapis. Les appartements, les maisons, les intérieurs  furent transformés  durant quelques mois en cocons, abris, voire refuges. Mais l’aménagement, le décor, avaient depuis longtemps été négligés, passés pour une préoccupation mineure, souvent considérés comme un simple lieu de passage pour un grand nombre, mais plus vraiment un lieu de vie. Le mobilier et la décoration étaient tout au plus fonctionnels. Et vint le confinement qui mit à mal l’accumulation des erreurs, des négligences : le métal froid du style factory, les angles droits peu  attractifs, les couleurs sombres du sol au plafond, de la salle de bain à la cuisine, les matières plastiques dans le vestiaire et le mobilier, les fausses plantes vertes qui n’ont pas besoin d’eau… 

La décoration biophilique peut être perçue comme une réponse positive à un événement négatif.


UNE DECORATION SUR ORDONNANCE  

Les neurosciences s’immiscent dans la décoration d’intérieur puisque des études ont montré que la présence d'éléments biophiliques dans les espaces intérieurs peut améliorer le bien-être, réduire le stress, augmenter la productivité et la créativité ; favoriser un retour à la normale après une période de stress.  

 

UNE PHILOSOPHIE EN ASIE, UNE SCIENCE TRES TENDANCE EN OCCIDENT

Le feng shui, art de vivre chinois qui recherche l’harmonie des rapports entre l’homme et son environnement afin de favoriser son bien être n’est pas si éloigné des valeurs prônées par la biophilie. Si le Feng shui est considéré comme un art, la biophilie est une science, comme les deux faces d’une même pièce, leur langage est différent mais le but est identique : favoriser le bien être.


L’HOMME ET LA NATURE

Vivre avec une parcelle de nature, même dans un lieu clos, est un besoin et, en matière de design d’intérieur, cette tendance s’amplifie. Les plantes vertes, même minuscules, sont des touches vivantes qui parsèment les intérieurs ; les toits végétalisés sont de plus en plus nombreux dans les grandes villes, même ceux de certains abris bus sont verdoyants,  les matériaux naturels pour le mobilier, les couleurs inspirées de la nature pour le linge de maison met à mal la « saison du blanc »,  les  motifs qui évoquent des éléments végétaux sont des stars. Les  collections de papier peint ayant pour thème la nature répondent à l’attente d’un large public ; c’est pourquoi les éditeurs de papiers peints misent désormais    aussi  sur les effets de matière qui imitent à la perfection des matériaux, comme la pierre, le béton, la brique, le marbre, les planches de bois ou encore des forêts exotiques avec des fleurs géantes « prêtes à  sortir du cadre ».


DE L’IMPORTANCE DE LA COULEUR  

Chaque année, Pantone donne le « ton » avec la couleur de l’année : le vert fut la couleur de l’an 2017, le rose magenta celui de 2023, mais le client n’a t il pas son mot à dire ? Ne peut-il pas choisir sa ou ses couleurs ?  Le succès populaire du bleu et du vert dans le mobilier, le linge de maison, les draps en double gaze de coton, la peinture murale et dans les motifs des papiers peints, donne la réponse à la question. Ce vert, jadis méprisé par les gens de théâtre, (ne disait-on pas à tort que Moliere était mort dans un habit vert), est aujourd’hui présent dans toutes ses nuances vert bouteille, gazon,  olive, émeraude, anglais, Véronese… est, dit-on, bonne pour la santé !

Le saviez vous ? Dans le Feng Shui, les couleurs sont associées à différents éléments et peuvent donc influencer l'énergie d'une pièce : le bleu et le noir sont associés à l'élément Eau et peuvent apporter la sérénité, tandis que le rouge est associé à l'élément Feu et peut stimuler l'énergie.


WILLIAM MORRIS, UN PRECURSEUR DE LA DÉCORATION BIOPHILIQUE ? 

Si le mot biophilie n’existait pas encore, Morris aurait pu l’inventer. Lui qui mit un point d’honneur à donner une place à la représentation de la nature dans ses remarquables dessins, lui qui donna la préférence aux lignes courbes et aux arabesques, qui privilégia les tons de vert, les fleurs et les oiseaux. 

La nature habillait les murs de maisons anglaises avec art et délicatesse.


LA PRISE DE CONSCIENCE DES EDITEURS DE PAPIER PEINT

Avec l'urbanisation croissante et la diminution des espaces verts dans les zones urbaines, l’intégration d’éléments naturels, l’utilisation de matériaux plus sains,  n’ont qu’un but : reconnecter instinctivement l’individu avec la nature dans un lieu clos.

De nombreuses entreprises de papiers peints ont pris conscience que le public mieux informé, plus réactif est plus attentif aux produits, tant au niveau de la qualité du support que de leurs incidences sur l’environnement. Les clients impactés par la pollution, la pandémie, les variations climatiques, cherchent à créer un espace serein dans leur habitat et le papier peint depuis quelques années, s’impose comme l’accessoire adéquat qui peut changer aisément la physionomie d’une pièce, du salon à la cuisine, de la chambre à la salle de bains, en "total look » ou sur un seul mur.


PAPIER PEINT ÉCOLOGIQUE VERSUS PAPIER PEINT BIOPHILIQUE 

Deux manières d’appréhender le décor tout en nuances : un papier peint écologique met l'accent sur son empreinte environnementale, tandis qu'un papier peint biophilque se concentre sur la création d'un lien visuel et émotionnel avec la nature. A vous de choisir!

Papier peint écologique 

L'aspect écologique se concentre sur l'impact environnemental du produit. Un papier peint écologique est généralement fabriqué à partir de matériaux respectueux de l'environnement, tels que des fibres naturelles, des encres non toxiques et il peut être produit de manière durable. Ce type de papier peint cherche à minimiser les effets négatifs sur l'environnement tout au long de son cycle de vie, de la fabrication à l’élimination.

Papier peint biophilique

Un papier peint biophilique reflette la nature par son esthétique. Il peut présenter des motifs, des images ou des textures issues de la flore ou de la faune qui, par leur envergure, touchent à l’imaginaire, offrent des sensations, incitent au rêve, font sortir du réel pour plonger dans l’imaginaire d’une forêt primaire. 

Les designers de papiers peints s’inspirent largement des formes végétales, osent des couleurs inédites, font la part belle aux papiers textures.


LE DEUX NE FONT PLUS QU’UN DANS UN MONDE VERTUEUX

Dans la pratique, nombreux sont les produits à la fois respectueux de l'environnement et offrant des motifs inspirés par la nature. 


LE  PAPIER PEINT UN ELEMENT CLÉ DE LA DÉCORATION BIOPHILIQUE

Il est un lien direct, visuel et tactile entre l’homme et la nature par le biais  

des couleurs : une palette aux tons neutres, tons de terre, une harmonie discrète et apaisante. Les oranges, bleus ou bruns, donnent une tonalité organique qui se marie avec la verdure des plantes naturelles ou des motifs des papiers peints

des motifs : feuilles en spirales, formes organiques sans logique, motifs courbes, les entrelacs filiformes, les lignes géométriques sont aux abonnés absents.  

des matériaux exacerbés : les variations sensorielles avec les papiers peints 3 D ou texturés. 


L’ILLUSION : ENTRE ABSTRACTION ET HYPER RÉALISME  

La technique est capable de tromper nos sens, nous  en sommes conscient, mais nous en profitons. Ces paysages idylliques qui s’affichent sur nos  murs, invite à la promenade, avec un peu d’imagination   on pourrait entendre le bruissement des feuilles mortes sous nos pas,  sentir la chaleur du soleil sur la paume de notre main,  et cela sans sortir du salon. Le décor prime sur la réalité mais qu’importe, le  but est atteint avec emphase et désinvolture pour certains designers ou avec un sens aigu de la réalité pour d’autres. 

Le propos du panoramique n’est pas la recherche de la vérité, mais  d’entrainer notre esprit dans une autre dimension.

La texture des papiers peints  peut être feinte avec brio lorsque les fibres de raphia, paille, ou bambou rivalisent de justesse en s’éparpillant sur la surface de papiers peints. 

Ce post serait incomplet sans un chapitre consacré à quelques entreprises au  parcours remarquable, tant au niveau des produits respectueux de l’environnement que de la qualité des artistes qui contribuent à la création des motifs et que vous retrouverez sur le site d’étoffe.com


SANDERSON ® Connue pour son engagement envers la qualité et l’artisanat, fondée à Londres par Arthur Sanderson en 1860 pour importer des produits français haut de gamme, des panoramiques et des papiers gaufrés imitant le cuir. Le succès aidant, il commanda et fit imprimer ses propres dessins en Angleterre. En 1879, il ouvrit une première manufacture de papier peint - L’entreprise deviendra fournisseur officiel de Georges V.  

Cette société à joué un rôle important dans la popularisation de l’œuvre de William Morris, designer britannique du XIXe siècle, connu pour ses motifs de papier peints qui incarnent des motifs floraux, des éléments naturels. Sanderson a permis de reproduire à moindre coût l’œuvre de Morris  devenant, de facto, à l’origine de la popularisation du style Arts and Crafts, novateur dans le design d’intérieur.
Le saviez vous ? La maison Sanderson possède dans ses archives les modèles et les planches d’impressions réalisées par William Morris.


CASAMANCE  ®   cet éditeur de tissus d’ameublement et de papiers peints fut créé en France en 2 000 et est déjà une marque incontournable à l’international  « Des oiseaux étonnants rivalisent de couleurs éclatantes. Une végétation extravagante exhibe toute la richesse de ses feuillages. » Belle image en adéquation avec la décoration biophilique.

La marque insiste sur la qualité des produits et veille attentivement au respect des normes environnementale : « les papiers peints vinyles sont imprimés avec des encres à base d’eau sans solvant pour limiter l’impact sur l’environnement et pour un habitat plus sain.Nous sommes en recherche d’amélioration constante pour proposer des matériaux toujours plus sains et éco-responsables tout en maintenant leur niveau de qualité et d’esthétique. Nos papiers peints intissés ne contiennent pas de phtalate et de formaldeide. Nos papiers peint vinyles ont le classement COV A+ (Composés Organiques Volatils) pour une qualité de l’air saine au sein de l’habitat. Notre imprimeur propose des supports de communication certifiés PEFC. Le papier provient de forêts gérées durablement, dans un souci d’amélioration constante des territoires » (Programme de reconnaissance des certifications forestières).


DEDAR®  : une belle histoire de famille

il y eut les fondateurs de la société Dedar en 1976, Nicolas et Elda Fabrizio. 

Pourquoi Dedar ? Pour  design d’aredamento. Leurs premiers best-sellers ? La Dedarette, kit complet pour store prêt-à-poser. Et les fameux panneaux de voilage transparents mi-lin mi-coton, unis ou imprimés d'un unique motif : le feuillage cascade d'une vigne vierge. Une idée venue à Elda Fabrizio, observant l'effet «rideau» d'une véritable vigne vierge encadrant les fenêtres de la maison familiale à Brianza, à quelques kilomètres de Milan. Cette vigne vierge a inauguré la grande série des tissus imprimés Dedar qui connut un immense succès. Pour le thème de ce succès, Dedar peut figurer en bonne place dans ce post consacré à la Biophilie. Depuis, les enfants Caterina et Raffaele Fabrizio ont pris la suite de cette success story.

 

HOVIA ®  : une marque britannique très réactive née en 2010 à Liverpool. « Notre modèle numérique, avec une production à la demande, nous permet de créer une grande variété de designs originaux avec un niveau de risque minimum. Cela nous garantit de pouvoir mettre sur le marché les dernières tendances et idées » .

J’aime et j’appréhende notre époque où tout est chamboulé, tout fini et tout recommence après un stop inopiné. La nature est d’autant plus appréciée que nous en fument privé. Les arts décoratifs sont en mouvement, ils s’enrichissent d’expériences nouvelles, captent l’ère du temps et se recomposent une nouvelle identité, plus forte et plus intense. De ses resources fondamentales, nait une nouvelle identification reflet d’une époque à la fois effrayante à bien des égards et fascinante parce que nous la vivons en direct en tant que spectateur et acteur. Alors oui à la biophilie et merci à la nature pour ce qu’elle est, et respect à tous les industriels qui, conscients de la fragilité de son équilibre, la préserve autant que possible. 

Le saviez vous ? Il existe un restaurant immersif en plein centre de Paris qui a transformé un espace vide en une forêt amazonienne où les cris d’animaux s’invitent entre deux plats, où les murs s’animent de milles images entre le fromage et le dessert, ce décor est réalisé à l’aide d’images réelles de la forêt tropicale projetées sur des écrans géants fixés aux murs. La nature, parfois sauvage, a investi ce lieu improbable, et l’on voit à quel point la biophilie agit sur notre inconscient. Le bruit de la circulation extérieure, désagréable et assourdissant, fait place aux bruits et aux jacasseries des animaux de la jungle tout aussi assourdissants mais tellement plus réconfortants.






mercredi 31 janvier 2024

LE CRI DE LA SOIE ET AUTRES SONORITES TEXTILES



Elles crient, soupirent, gémissent, ronronnent, grognent, grincent ou se taisent...Contre toute attente, l'univers textile est bruyant, animé.,musical.... vivant ! Il suffit d'un peu d'attention pour en percevoir la mélodie ou le vacarme. Il n'y a pas une perception mais des interprétations différentes en fonction de chaque sensibilité.
Stridente la note du taffetas de soie que l'on découpe
Terrifiant le son d'une cotonnade que l'on déchire pour faire un pansement de fortune. Synthétiques sont les litanies du polyester de la grand-voile. Il rugit face au vent le nylon du cerf-volant. L'organza c'est le luxe du silence....Etouffé le bruit d'une veste en tweed que l'on enfile. A peine audible le mince filet de voix de la mousseline. Grave, profond, rusé tel est le chant du chanvre , Enjouée, légère la mélodie du zéphyr ...!
J'ai dans ma malle aux souvenirs , celui du subtil frou-frou qui annonce l'arrivée sur scène d'Agnes dans sa volumineuse robe de taffetas parme, qui va annoncer la mort du petit chat. C'était il y a longtemps lors d'une représentation réservée aux scolaires, dans un théâtre parisien aujourd'hui disparu "le théâtre de l'Ambigu- Comique" près de la place de la République. Soixante ans plus tard, le bruit de ce frôlement d'étoffe demeure audible
Paroles de vêtements : cet imperméable en nylon jaune et vert que j'essaie de faire entrer dans sa poche kangourou résiste, se tortille, et finalement cède en un ultime grincement. Cette chemise en chanvre soupire d'aise sous la pression amicale de la semelle de mon fer à repasser. Le silence de ce plaid en mohair rouge cerise dans lequel je me love avec une volupté non dissimulée, est sans équivoque, les plis onctueux parsèment sa surface en silence , c'est la voix de l'excellence !
Maintenant à vous de jouer en cherchant dans votre patrimoine sensoriel les souvenirs sonores de vos textiles préférés. Prochainement sur cet écran je vous proposerai d'autres émotions sensorielles liées aux textiles, en attendant Amusez vous.



 

samedi 30 décembre 2023

Ecrire c'est un peu tisser. Les lettres en un certain ordre assemblées forment des mots qui mis bout  à bout deviennent des textes! 

Texte du latin  textum dérivé du  verbe texterer = tisser 

Les brins de fibres textiles maintenus ensemble par une torsion plus ou moins importante deviennent des fils qui entrelacés créent une surface plane douce ou rêche, lisse ou hirsute , plane ou reliéfée, lourde ou légère, unie ou imprimée que l'on appelle tissu. 

Textile et texte un tête à tête où toute ressemblance ne serait pas fortuite. Il est des civilisations qui transmettent leur culture par l'écriture, d'autres par la parole, et d'autres  encore par un langage écrit avec un fil.

Entre le tissu et moi ce fut une histoire familiale :  quatre générations et quatre approches différentes  des  textiles. 

Après l'Ecole du Louvre, un passage dans les musées nationaux, et quelques années dans les galeries d'art parisiennes, j'ai découvert les coulisses du textile. Et je me suis glissée avec délice dans des flots de taffetas, avec patience j'ai gravi des montagnes de mousseline, j'ai enjambé avec curiosité des rivières de Tweed ....Pendant plus de 35 années  j'ai eu l'occasion d'admirer le savoir faire des créateurs et créatrices de costumes qui habillent, déguisent, costument, travestissent  les artistes, les comédiens , les clowns blancs et les augustes, les étoiles de la danse. J'ai aimé travailler   avec les décorateurs, toujours à la recherche du Graal pour leur clientèle.

Du lange au linceul l'étoffe nous accompagne, partageant nos jours et nos nuits et pourtant elle demeure une inconnue et parler chiffon semble pour certain une  conversation bien futile. 

Au delà delà du mot  tissu, textile, broderie, étoffe, dentelle,  feutre, tapisserie  trop étriqué,  bien modeste, souvent insipide , il y a un univers riche  de  matières,  de  couleurs, d' histoires, de mystères et de découvertes....

Si ces  liens intergénérationnels se sont rompus en 2015 avec la fermeture de la société De Gilles Tissus, la passion est toujours présente et les tissus sont devenue mes amis. Aujourd'hui je voyage beaucoup et souvent et mes  rencontres textiles du bout du monde viennent enrichir ce blog où  je   dévoile "à ma façon"    leur vie, leur secret de fabrication, leur rôle dans la politique ou  l'économie, leur influence sur la société... 


En attendant le prochain post je vous souhaite une belle années textile 2024