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mercredi 8 décembre 2010

Une des dernières dentellières de Burano

 Venise c'est une ville et c'est de l'eau, mais au delà des clichés touristiques, il faut aussi voir comment fonctionne le quotidien. La cité est approvisionnée par des maraichers et des pecheurs qui habitent les îles environnantes .  Ces landes de terres qui flottent autour de ce bijou sont nombreuses et  c'est là à quelques encablures de l'ancienne douane   si bien réabilitée par un mécène français, que ce trouve Burano. Une voisine de Murano, célèbre dont les artisans verriers ont fait la réputation


 les anciennes douanes aujourd'hui transformées en musée


 Le vaporreto nous emporte vers le large chargé de touristes qui vont quasiment tous débarquer au premier arrêt Murano.  Ceux qui restent  continuent  vers Burano. Une île habitée par une population de pêcheurs, ceux là même qui  approvisionnent  le marché du Rialto. Si toutes leurs maisons sont peintes en couleurs vives c'est dit- on pour qu'en arrivant du pont du bateau ils puissent repérer leur demeure, mais ça c'est la légende qui amuse les touristes. 
En une petite heure on oubli  le bruit,  la foule,  la chaleur de Venise, on respire l'air du large, on déambule doucement, le prochain bateau est dans deux heures et l'île est minuscule. On prend son temps. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de ce bout de terre un peu oubliée qui se rappelle à nous par sa spécialité : la dentelle à l'aiguille
des gestes répétés depuis des années
Les femmes du Burano  ne se contentaient pas d' attendre leur mari marin,  elle mirent leur dextérité au service des plus délicats ouvrages :  la dentelle à l'aiguille. Alors en me promenant j'ai du éviter bon nombre d'attrape touristes proposant à des prix dérisoires des articles,   made in China, ou ailleurs mais rarement réalisé à la main et  à l'aiguille..

. et puis  je suis arrivée dans cette petite boutique  à la devanture fanée, mais à l'intérieur surprise : un véritable musée au centre duquel une dentellière sans âge tirait l'aiguille Un coussin calé sur les genoux, un morceau de tissu en coton ou en lin sur lequel  se cale le calque dépositaire du dessin à reproduire. Les gestes sont précis, les doigts agiles, le regard rivé sur l'ouvrage, parfois un coup d'oeil aux curieux qui visitent la boutique musée et puis le travail repart, comme si cette dentellière était seule au monde, avec le souvenir de l'époque où tout ce qui se vendait comme dentelle sur l'île était fabriqué sur place.
un véritable musée
  Ce savoir faire est précieux, alors si vous êtes de passage n'oubliez pas cette petite boutique bleue, et sa dentellière, la dernière peut être pas mais elle est certainement la mémoire de cet artisanat qui fut  au 17 e et 18 e siècles très prisé par la haute société. Les accessoires de mode en dentelle comme les cols ou les manchettes  étaient largement utilisés dans les cours royales européenes.  Mais le commerce de ce produit devint un luxe qui face à la concurrence des produits manufacturés ne put survivre .  Je ne suis en aucun cas une sauveteuse d'artisanats en péril, mon but est de partager avec vous mes rencontres et mes découvertes. Ensuite, faites passer le message.

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