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mercredi 19 juin 2013

N° 1 - LE TISSU LIBERTY PLUS QU'UN TISSU, UN ART DE VIVRE



C'EST L'HISTOIRE  D'UN TISSU ET  D'UN HOMME 


TISSU  IMPRIME LIBERTY



UN HOMME : ARTHUR LASENBY LIBERTY


Arthur Lasenby Liberty c'est "le créateur" du style, de l'esprit, de la philosophie Liberty.








Ce passionné visionnaire  révolutionne la manière de commercer, dépoussière la mode bon ton. Il est l'initiateur de tendances nouvelles. Il  reconnait la valeur du travail des artisans, britanniques ou indiens. Il saura prendre les mesures pour re-localiser la  teinture et l'impression textile . Sous son influence,  l'industrie textile britannique se développe. Son prestige est encore très affirmé aujourd'hui.

Sa réalisation la plus célèbre fut le Cachemire Umritza et la plus pérenne  une fine batiste imprimée, le Tana Lawn qui encore aujourd'hui est un des fleurons de la maison. Les courbes élégantes des motifs, les couleurs douces et l'inspiration du règne végétal sont les points forts qui caractérisent cette ligne qui passe haut la main les modes et les siècles.


UN PELE MELE LIBERTY


Considérer que le mot Liberty est  simplement synonyme d'une cotonnade imprimée de semis de fleurs délicatement colorés, est donc très réducteur. Il ne faut pas limiter le succès cette société à un seul produit  soit il universel comme le Tana Lawn.  

LIBERTY OF LONDON
Londres est le point d'ancrage, de la société Liberty & Co. La boutique est le navire amiral d'une société présente sur tous les continents. Elle est située depuis la fin du XIXe siècle sur Regent Street : c'est une superbe maison dans le style Tudor, à colombages ornés sz sculptures. A l'intérieur, que de merveilles, des tissus et plus encore. Une promenade gourmande et historique pour les passionnés de textiles.



En 1884, voilà comment un journaliste américain rend compte de sa visite dans la boutique Liberty de Londres dans la British and Mercantile Gazette.: "... il est aussi inadequat de considérer Liberty's comme un lieu commercial qu'il le serait de considérer la bibliothèque publique de Boston comme un simple magasin pour stocker les livres. Liberty & Co fait partie de la capitale, au même titre que la National Galery"

LE TISSU: UN LIEN  FAMILIAL
Né à Chestam en 1843 dans le Buckinghamshire en Grande Bretagne, Arthur Liberty est l'ainé de  huit enfants. Son père était drapier et son oncle marchand de dentelles à Nottingham. A la suite de déconvenue professionnelles de son père, Arthur Lasenby devra abandonner ses études et travailler pour subvenir aux besoins de sa famille

UN LONG PARCOURS INITIATIQUE
Il débutera son activité professionnelle dans l'entreprise de son oncle. En 1859 il quitte Nottingham pour Londres. Il est  placé en apprentissage chez un ami de la famille  John Weekes, marchand de tissus établi dans Baker Street.  Si ce nom vous rappelle quelque chose c'est sans doute à cause du héros de  Sir Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes. Celui ci en effet demeure chez Mrs Hudson au premier étage du 221 B de Backer Street. Ne cherchez pas cet 'immeuble, le numéro n'existe que dans le roman.

UNE BOUTIQUE DE TISSUS EN 1860 A LONDRES
Qu'y vend on ? Des mètres ou plutôt des yards de tissus lourds, raides et brillants et craquants pour les robes à crinoline. L'introduction des teintures à l'aniline est à l'origine d'un changement dans les couleurs proposées : elles sont  fortes et criardes. La mode est alors au pourpre, au vert émeraude,   au  rouge magenta.

TROP CLASSIQUE
 Arthur Liberty n'est pas satisfait de ce travail. Rien de bien stimulant pour un jeune homme ambitieux dans la vente des passementerie ou de corsetterie à des dames dont les gouts étaient particulièrement classiques...

UNE EXPERIENCE DE 10 ANS DANS L 'ANTRE DE LA MODE
Fort de sa petite expérience dans la vente d'étoffes il se fait engager chez le spécialiste du châle cachemire et de la mode féminine d'alors Farmer et Rogers' Great Shawl and Cloak Emporium dans Regent Street. C'est l'endroit où il faut être et où il faut aller lorsque l'on suit de près la mode.  Siuée dans l'artère commerçante par excellence la maison Farmer et Rogers côtoie les enseignes les plus prestigieuses : bijoutiers, parfumeurs, drapiers. Nombres de ces entreprises  sont "fournisseurs officiels" de la Reine.
Après l'Exposition Internationale qui se tient à Londres en 1862 la maison Farmer et Rogers ouvre une section " Bazar Oriental"   Le fond du stock  est constitué avec de la marchandise  achetée à la fin de l'Exposition dans les différents stands avant la fermeture. On y  trouve  donc de nombreux  produits d'importations comme des soieries du Japon ou de Chine, des lainages du Cachemire ou des cotonnades des Indes , de la porcelaine, de la vaisselle, et des objets de décoration exotiques, mais aussi des kimonos , des manteaux anciens brodés chinois, des éléments vestimentaires turcs....

UN VENDEUR VISIONNAIRE  
Arthur Liberty fait des choix de marchandises judicieux. Il innove,  il étonne avec de produits différents de celui de ses concurrents. Tout cela va faire de ce rayon tout nouveau du Bazar Oriental un lieu à la mode, où il faut venir chercher l'originalité et la qualité.  C'est un terrain d'expérience sur lequel il joue et dans lequel il excelle. Cet entrepôt de marchandises d'importation placé sous sa direction tient désormais le haut du pavé à Londres en matière de décoration, d'ameublement et de shopping. L'atmosphère y est différente des autres points de vente de la ville, on se promène, on découvre, on chine, on discute, les arrivages sont irréguliers, et on ne sait pas toujours ce que l'on va y trouver, alors il faut aimer l'inattendu, et aller à la rencontre du  coup de foudre. Dans cette description il est vrai que j'ai glissé un peu de l'ambiance "DE  GILLES TISSUS" ceux qui nous connaissent l'auront deviné, les autres sont invités à venir découvrir un lieu encore atypique de la capitale parisienne.

Sans le savoir, comme Monsieur Jourdain fait de la prose, monsieur Liberty  fait du marketing. Il doit susciter la demande, attirer de nouveaux clients puisqu'il introduit des articles nouveaux sur le marché. Il sait faire, car la passion lui donne des idées et un savoir faire qui le différencie des autres commerçants. 
La publicité, se fait petit à petit. D'abord de bouche à oreille, puis les journalistes vont s'intéresser à cet homme qui semble détenir les clés du succès. 
Ses amitiés avec des artistes lui permettent de toucher une clientèle qui jusque là ne passait pas les portes de ce genre de magasin. Comme toujours, des hommes et des femmes d'influence font la mode, les autres suivent. 

UN MARCHE DE  NICHE 
Arthur Liberty va développer  et exploiter  une niche commerciale. Il vise une clientèle précise, un peu délaissée par le commerce traditionnel. Il associe à la vente de produits très spécialisés plutôt haut de gamme une série de services. 
Il va se développer sur un secteur où la concurrence est  quasi inexistante à Londres  Une des conséquences d'un petit marché c'est de pouvoir proposer des gammes d'articles réalisés en petites séries, voir à l'unité.  L'artisanat sera ainsi une formidable source d'approvisionnement au début. Lorsque le succès viendra, que la demande sera conséquente, alors il sera question de produits industriels, mais la qualité sera toujours un point essentiel.  Aujourd'hui à l'époque où l'on dénigre les effets de la mondialisation sur le commerce, on serait bien content de trouver une marque qui nous séduirait par un parcours et des produits atypiques. Je pense, j'espère que cela est de l'ordre du possible, peut être qu'il existe déjà ce lieu, à nous de le découvrir et de le faire savoir.
 Il a réussit à fidéliser une clientèle atypique, que l'on qualifierait aujourd'hui de "bobo" bohème /bourgeois, et  qui adhère à sa philosophie. Embellir le quotidien avec des produits de belle qualité, à des prix raisonnables. Cette idée il n'est pas le seul à la promouvoir, mais il est lui en contact direct avec les acheteurs particuliers alors que les autres sont des artistes, des artisans, des industriels  qui  créent, fabriquent, produisent.

FAIRE ENTRER L'ARTISANAT COLONIAL DANS LE QUOTIDIEN DES BRITANNIQUES
L'idée d'importer des articles venu des colonies n'est peut être pas nouvelle, ce qui en revanche est intéressant c'est qu'il s'agit d'articles de qualité, sélectionnés avec soin. Les tissus sont beaux, les porcelaines et autres objets de décoration peuvent rivaliser avec l'artisanat occidental. Si l'accueil réservé à ces marchandises par les londoniens est excellent il y a une raison qui justifie cet engouement : la colonisation. En effet les colonies britanniques sont nombreuses et au final peu de britanniques connaissent vraiment ces territoires souvent situés très loin de la blanche Albion. Alors acheter un tapis , un shawl  ou un coupon de soie sauvage indiens, c'est un peu faire entrer l'Inde dans leur quotidien.
 Les magasins Pier Import ont un moment réussit ce pari  en commercialisant un artisanat mondial. Le problème fut la qualité de la sélection des produits. Il manquait à la tête de cette entreprise un  entrepreneur comme Arthur Liberty pour que la réussite soit pérenne.

  L'ARTISANAT COLONIAL MIS EN AVANT
Arthur Liberty  fera venir à Londres des artisans indiens, tisserands, brodeurs, sculpteurs  à l'occasion  d'une exposition. Les démonstrations se succéderont en  public. Ainsi le savoir faire artisanal de ces populations sera reconnu à sa juste valeur. Mais l'expérience ne fut pas concluante, l'accueil de ces personnes n'ayant pas été à la hauteur des promesses. Cependant quelques années plus tard, la société Liberty passera des commandes à des artisans indiens, qui travailleront cette fois en Inde C'est ainsi que la soie sauvage est tissée  en Inde par des indiens en écru puis elle est expédiée vers la Grande Bretagne où des entreprises locales s'occupent de la teinture et de l'impression. 


ARTHUR LIBERTY  ET THOMAS WARDLE, UNE EQUIPE GAGNANTE
Monsieur Liberty  cherche désespérement des soies souples et douces, dans des colories délicats  . L'approvisionnement qui vient d'Orient, de Chine ou du Japon ne répond plus aux critères de qualité  de la maison. Plus la demande est importante, plus la qualité de la production baisse. Arthur Liberty espère qu'en s'adressant à d'autres pays comme l'Indonésie il pourra trouver des marchandises de meilleure qualité. Or rien n'y fait. Les soies sont raides, et les coloris de plus en plus vifs. 

LES TISSUS HOME -MADE  
La solution viendra en son temps. Liberty va faire appel aux artisans, manufacturiers et industriels anglais. Wardle  teinturier de haute volée relève le défi : teindre dans des coloris pastels des soies sauvages autrement désignées par Tussor
Les écrus et les blancs sont difficiles à teindre, car le fil n'est pas débarasser du grès et la teinture ne penétre pas au coeur de la fibre. Après bien des essais des métrages de soie sauvage sortirons des  ateliers de Wardle dans les coloris choisis par Liberty. Le teinturier met au point de nouveaux procédés de teinture et de blanchiment  permettant d' améliorer les teintures et surtout d'imprimer les soies sauvages.  
Ces soies qui étaient tissées en Inde en petite largeur  ce qui était un inconvénient pour les utiliser en ameublement. Arthur  Liberty obtint de certains fabricants indiens des tussors en grande largeur... Tout ceci contribua largement au développement de cet article en décoration d'intérieur. L'ameublement deviendra un des secteurs  performant de la société.
Deux ans plus tard Arthur Liberty en devient le directeur de ce rayon qu'il a développer avec tant de talent.
Dans les années 1880 la maison Liberty diversifie ses produits, et les soies d'Orient qui lui avaient valu ses premiers succès sont petit à petit remplacées par des articles réalisés par des stylistes anglais. Les "tissus d'art Liberty" deviennent un signe de raliement pour tout anglais qui se veut à la pointe de la modernité.
 Liberty décida d'importer des tissus bruts et de les faire teindre et imprimer en Grande Bretagne, grâe aux teintureries et manufactures d'impression Thomas Wardle de Leek dans le Staffordshire et Edmund Littler de Merton Abbey dans le Surrey. Vers 1890, Liberty reprit la production totale des imprimeries textiles Littlers, et ses produits devinrent les tissus d'art Liberty, the "Liberty Art Fabrics".

LA LIBERTE POUR LIBERTY
Après plus de dix ans de bons et loyaux services, le rayon dirigé par Arthur Liberty était devenu le plus important de la firme.  Il  estime avoir fait ses preuves et souhaite devenir associé, mais ceci lui est refusé... 
Sa clientèle (artistes peintres, écrivains, comédiens ) va le convaincre de s'établir à son compte. Dans sa nouvelle et folle aventure, ses clients fidèles le suivront, se fondant dans une multitude de nouveaux clients  à travers le monde.
En 1875 Arthur Lasenby Liberty ouvre son premier magasin à Londres sur Regent Street.
fin coton imprimé Liberty

A SUIVRE

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