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mercredi 7 juin 2017

QUAND UN TISSU DEVIENT UN NOM OU UN SURNOM

La probable origine de cette toile de coton  grossière est la ville indienne de Calicut. C'est dans ce port de la côte de Malabar, aujourd'hui baptisé Kozhikode, que Vasco de Gama débarqua en 1498. Le commerce y était alors florissant et les échanges entre la Chine et les pays arabes très importants. La soie, les épices et l'or étaient des marchandises rares et recherchées par les occidentaux.
Au XVII ème siècle, le terme calicot désignait plusieurs types d'étoffes importées en Europe par les compagnies ayant des relations commerciales avec les Indes : calicot blanc, grosses toiles ou fines mousselines, étoffes rayées, imprimées ou peintes. C'était un synonyme d'indiennes, son aspect était celui d'une percale mais plus raide et plus grossière. Les européens étaient demandeurs de ces étoffes pour alléger les rideaux et autres éléments de la décoration d'intérieur et leurs vêtements d'été.


Sous ce vocable calicot on désignait cretonne et  shirting, des toiles de coton parfois suivies de l'adjectif renforcé pour les qualités plus épaisses.
Pour les variétés plus fines le mot calicot englobait la percale, le nansouk et même la baptise. Selon la qualité la charge d'apprêt augmente, la meilleure étant celle qui est plus serrée et moins d'apprêt, c'est une étoffe commercialisée généralement en écru, mais il est possible de la teindre.

Ce n'est qu'au XIX ème siècle que ce tissu fut déconsidéré, son armure unie, la faiblesse de sa construction, son manque de tenue, la médiocrité des fils de coton utilisés,  ne convenaient plus à la mode en vogue à cette époque qui réclamait une étoffe de qualité souple et légère.


Longtemps le calicot fut réservé à l'ameublement  ou des vêtements à usages courant, mais la profusion des tissus à relégué au second plan l'usage du calicot : toile à patron, jupons, banderoles pour manifestations...Le calicot est largement utilisé pour les enseignes, collé sur un support rigide ce tissu devient un bon support pour les inscriptions.

UN TISSU A VISAGE HUMAIN
En France, le mot calicot désignait dans la langue populaire un commis de magasin de nouveautés.
C'est ainsi que se nommait le héros d'une pièce de théâtre écrite par Scribe et Dupin,  habillé pour le rôle en costume de vendeur  d'étoffes, version masculine de la midinette.
Un  magasin de nouveautés au XIXème siècle combine à la fois le rôle d'un marchand de modes comme le furent Hyppolite Leroy et Rose Bertin pour les plus célèbres, et celui de marchand de confection. En 1855 à Paris il y a plus de 400 magasins de nouveautés répertoriés dans le guide Cicérone, et pour n'en citer qu'un Gagelin Pigez installé rue de Richelieu, où Worth le premier grand couturier parisien, fit ses débuts.

Le célèbre pirate Jack Rackham  avait pour surnom Calico Jack, car il portait des vêtements hauts en couleurs taillés dans du calicot. Ce personnage inspira Hergé pour son album "le trésor de Rackham le Rouge", il apparaît encore dans le jeu vidéo Assassin's Creed IV : Black Flag.
Curieusement le nom de cette étoffe basique est fait partie de notre vocabulaire mais ce n'est pas pour ses qualités techniques.


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